Icône de « Saint Georges »
Écrite à Montréal en 2020,
les Franciscains de l’Emmanuel.
Un peu d’histoire
Innombrables et fantastiques sont les récits fleuris autour de saint Georges, jusqu’à l’épisode du Dragon qui remonte du temps des croisades. La légende dorée rapporte qu’en Libye dans la ville de Silène se trouvait un marécage dans lequel vivait un terrible dragon. Pour l’apaiser, les habitants lui offrirent deux moutons par jour et plus tard un mouton et un jeune homme tiré au sort. Le sort venait juste de s’abattre sur la fille du roi, quand arrivant à cheval sur les lieux, saint Georges attaqua le dragon et le perça de sa lance. Un geste symbole de la victoire du bien sur le mal par la foi.
Mais qui est saint Georges ?
Georges, dont le nom d’origine grecque signifie « agriculteur » (Geos, terre, et orge, cultiver donc cultivant la terre) est né en Cappadoce vers 280 d’une famille chrétienne. Il se déplaça en Palestine et s’enrôla dans l’armée de Dioclétien. Quand, en 303, l’empereur sors l’édit de la persécution contre les chrétiens, Georges donne tous ses biens aux pauvres et, devant le même Dioclétien, déchire le document et professe sa foi en Christ. Pour cela, il subit de terribles tortures avant d’être finalement décapité. Sur le site de la sépulture à Lydda, qui fut un temps la capitale de la Palestine – aujourd’hui Lod, ville israélienne près de Tel-Aviv – fut érigé peu après une basilique dont les vestiges sont encore visibles. Jusqu’à présent, la Passio Georgii, classée parmi les œuvres hagiographiques par le décret Gelasianum de 496 est définie pour cela passio légendaire. Parmi les plus anciens documents attestant de l’existence de saint Georges, un épigraphe grec de 368 a été trouvé dans Eraclea de Béthanie où l’on parle de la « maison ou église des Saints et martyrs triomphants Georges et compagnons ».
Du martyr au saint guerrier légendaire
Les croisés contribuèrent à transformer la figure de saint Georges de martyr en saint guerrier, voulant symboliser le meurtre du Dragon comme la défaite de l’Islam; Richard Cœur de Lion l’invoqua comme protecteur de tous les combattants. Avec les Normands son culte s’enracine fortement en Angleterre où, en 1348, le roi Édouard III établit l’ordre des Chevaliers de saint Georges. De l’Orient à l’Occident, depuis le Moyen-Âge, saint Georges devint l’objet de contes légendaires, d’une profusion de sculptures et d’œuvres iconographiques.
Dévotion à saint Georges
Saint Georges est considéré comme le Saint patron des chevaliers, des soldats, des scouts, des escrimeurs, des archers; on l’invoque également contre la peste et la lèpre, et contre les serpents venimeux. Saint Georges est également honoré par les musulmans qui lui ont donné le titre de «Prophète». En l’absence d’informations sûres sur sa vie, en 1969 l’Église déclassa la fête liturgique de saint Georges en mémoire facultative, sans affecter le culte à lui consacré. Les reliques du saint se trouvent dans différents endroits du monde. La mémoire du saint est célébrée de l’orient à l’occident. A Istanbul, le 23 avril des milliers de personnes commémorent la vie et la Passion de saint Georges, Aya Yorgi en turc, en faisant un pèlerinage au monastère orthodoxe des îles aux Princes. Comme dans le cas d’autres saints enveloppés dans la légende, pour saint Georges on pourrait conclure que sa fonction historique est ce rappel au monde d’une idée unique mais fondamentale : le bien à long terme gagne toujours sur le mal. La lutte contre le mal est une dimension toujours présente dans l’histoire humaine, mais cette bataille n’est pas gagnée seule : saint Georges tue le Dragon parce que c’est Dieu qui agit en lui. Avec le Christ le mal n’aura plus jamais le dernier mot.
https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/04/23/saint-georges–martyr.html
Sainte Sophie de Kleisoura avait une grande dévotion pour saint Georges. Voici un document-vidéo sur sa vie :