Icône « Anastasis »

Icône « Anastasis » (Relèvement)
ou Icône de la « Résurrection »
ou Icône de la « Descente aux enfers »

Icône écrite et bénie à Montréal en 2018,
les
Franciscains l’Emmanuel.

Un peu d’histoire

Anastasis est un mot grec qualifiant l’action de se relever. Il peut désigner : Une résurrection ou plus spécifiquement la Résurrection du Christ et sa descente aux enfers.

Cette Icône trouve sa source dans le Credo (Symbole des Apôtres) : « Il est descendu aux Enfers, le troisième jour est ressuscité des morts ».

Au Centre de la composition nous y trouvons le Christ. Son vêtement, telle une lumière éblouissante, est en mouvement ce qui signifie que l’Esprit est à l’oeuvre. Le Christ est en action. Il vient au plus creux de notre humanité, et ce, jusqu’à la mort même pour nous sauver.

Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé (Jean 3,17.)

Le Christ est entouré de la mandorle, (mot qui vient de l’italien mandorla signifiant amande), et qui, sous forme de trois ellipses concentriques, symbolise sa gloire et sa majesté.

Dans sa main gauche le Christ tient un rouleau contenant la Parole de Vie, la Bonne nouvelle, la Nouvelle Alliance.

Il fait éclaté sous ses pieds les portes de l’Enfer. Il brise les verrous et les chaines et libère ceux qui y sont enchainés. C’est ce que signifient les objets éparses, cadenas, clefs, etc., que l’on retrouve dans l’abîme noire.

Voici un extrait des Odes de Salomon composées au début du IIe siècle :

J’ouvris des portes fermées
Je brisai les verrous de fer, mon fer a rougi
Et s’est liquéfié devant moi.
Rien ne me sembla plus fermé,
Jétais, moi, la clef de toute chose.
Vers tous mes captifs pour les délier je suis allé,
pour qu’aucun ne soit plus ni prisonnier ni geôlier.
(…) Car pour moi ils sont des membres, Je suis leur tête.
(Ode 17, 9-11 et 16)
(présentation et traduction par Éphrem Azar, Cerf, 1996).

De sa main droite, Jésus-Christ saisit énergiquement la main tendue d’Adam, le premier homme, le fait sortir du tombeau et le ramène à la vie. La main créatrice de Dieu rattrape Adam dans sa chute jusque dans sa mort.

Le Christ relève Adam, Il relève ainsi toute l’humanité.

À son contact Adam ressuscite pour entrer à la suite de Jésus dans la gloire de Dieu.

Près d’Adam, Ève la première femme est debout, revêtue d’un manteau de couleur rouge, symbole de la chair et de l’humanité. Elle est la mère des vivants. Elle tend les mains dont une est recouverte en signe, entre autres, de respectueuse offrande.

Un peu en retrait d’Ève, se trouve le deuxième fils d’Adam et Ève, Abel le Juste. Le premier mort de l’humanité qui fut tué par la jalousie de son frère Caïn. On le reconnaît à son bâton et son vêtement de berger.

Derrière eux trois se pressent des personnages non identifiés, sans auréoles. On peut imaginer les anciens, Moise, les Apôtres et les justes.

À la droite de l’Icône se retrouvent les rois David et (son fils) Salomon accueillant le Sauveur dans la prière. La Bible et la tradition leur attribuent la rédaction des Psaumes dans lesquels plusieurs passages annoncent explicitement l’espérance de la Résurrection.

Au-dessus des ces deux rois, nous retrouvons le prophète Daniel reconnaissable à son bonnet phrygien, celui qui naguère fut plongé dans la fosse aux lions et qui prophétisa, pour la première fois, la résurrection dans l’ancien testament.

Et puis, Jean-Baptiste, figure ultime du prophétisme, montrant de sa main l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. (Jean 1,29)

Tout en haut, dans le ciel, au dessus des montagnes transfigurées, nous retrouvons le Choeur des Anges. La naissance du Dieu-homme a modifié fondamentalement le rôle des anges. De simples messagers et guides, ils deviennent surtout des témoins du Christ (1T 3,16;5,21), attachés à son service, exerçant ainsi une diaconie à son égard (diakonos en grec : serviteur et ministre). (E-book)

Christ est ressuscité des morts !
Par sa mort il a vaincu la mort.
À ceux qui sont dans les tombeaux,
Il a donné la vie. ( … )

Jour de la Résurrection !
C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur !
De la mort à la vie,
de la terre jusqu’au ciel,
le Christ, notre Dieu, nous conduit (…)

Tout est rempli maintenant de lumière,
le ciel, la terre et même l’enfer.
Que toute la création
célèbre la Résurrection du Christ
dans laquelle est fondée sa vie.

(Matines de Pâques)