Icône « Saint Paul »

Icône de « Saint Paul Apôtre »

Icône écrite à Montréal en 2020 selon le modèle
du moine et iconographe russe saint Andrei Roublev,
les Franciscains de l’Emmanuel.

Saint Paul Apôtre, un peu d’histoire

Paul est né à Tarse vers l’an 6 après Jésus-Christ, Son nom à la naissance est Saul et fut « circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien » (Philippiens 3,5).

Vers l’âge de 13 ou 14 ans, il est envoyé à Jérusalem pour poursuivre son éducation auprès de Gamaliel. « Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie ; mais j’ai été élevé dans cette ville-ci, (Jérusalem) et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui » (Actes 22,3). Il était aussi un citoyen Romain par droit de naissance (Actes 22,28).

Jésus meurt en Avril 30 et c’est vers l’an 34 que Saul (Paul) sera présent au martyre d’Étienne. « [Ils] le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul » (Actes 7,58). « Saul avait approuvé le meurtre d’Étienne » (Actes 8,1a).

Une vague de persécution contre les Juifs hellénistes s’en suivit et poussa ceux-ci en Samarie, en Phénicie et à Antioche pour y implanter le christianisme. « Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l’Église de Jérusalem […] Saul, de son côté, ravageait l’Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » (Actes 8,1b,3). Selon ses propres mots, Saul était « quant au zèle, persécuteur de l’Église ; irréprochable, à l’égard de la justice de la loi » (Philippiens 3:6).

Vers l’an 34/36 Saul (Paul) va vivre une expérience pascale sur le chemin de Damas tel que le rapporte Saint Luc dans les Actes des Apôtres : « tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9,4). « Tremblant et saisi d’effroi, [Saul] dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas » (Actes 9,1-9).

Cette expérience bouleverse la vie de Saul en profondeur. Après qu’Ananias lui eut rendu la vue, Saul fut baptisé et commença son ministère sous son nouveau nom Paul. Il séjourne par la suite en Arabie durant 3 ans. Et puis on le voit dans les synagogues de Damas faire de la prédication à propos de Jésus le Messie promis. Persécuté par les siens, Paul fuira Damas vers 38/39 pour Jérusalem. Il y vivra une première rencontre avec les Apôtres de Jérusalem sur une période de 15 jours. Paul, à cet endroit aura une autre vision dans le Temple qui confirmera sa mission. Puis Paul repart pour la Syrie et la Cilicie sous le règne de Claude. Vers 43 Barnabé vient le chercher à Tarse. Ils partent tous les deux à Antioche durant une année où pour la première fois les disciples seront appelés «chrétiens». C’est à cette époque qu’Hérode Agrippa 1er, fait décapiter Jacques frère de Jean.

De 45 à 48 Paul fait son premier voyage missionnaire avec Barnabé et Marc. Ils parcourent Antioche, Chypre, Pergé (ou Marc les quitte), Antiode de Pisidie, Iconium, Lystres, Derbé puis retour à Antioche par Attalia. En 49 (ou 52) Deuxième rencontre apostolique. Assemblée de Jérusalem d’où on rapporte un conflit entre Pierre et Paul au sujet des circoncis et des païens adhérents à la foi en Christ Jésus, le Messie sans le respect de la Loi de Moïse. En 49 débutera aussi le deuxième voyage missionnaire de Paul avec Silas vers Antioche, traversée de la Cilicie, de la Lyaonie (Derbé, Lystres), de la Phrygie, de la Galatie (fondation d’églises) et de la Mysie jusqu’à Troas. Appel en songe du «macédonien».

En 49 et 50 Troas, Soothrace, Néapolis, deuxième étape en « Europe ». En ce temps la Judée subissait une grande famine. En l’an 50 Paul arrive à Corinthe pour la première fois. Il y reste 18 mois. Envoi de sa première Épitre aux Thessaloniciens. Entre l’été et l’automne 51, Paul comparait devant Gallion. Retour en Syrie par Éphèse où il s’embarque pour Césarée et Antioche.

En 52 ou 53, Paul entreprend son troisième voyage missionnaire. Antioche, traversée de la Cilicie (Tarse), de la Galatie et de la Phrygie. En 54 arrivée à Éphèse où il y restera 2 ans et 3 mois. Des lettres écrites de sa main se perdront. Mais nous retiendrons la Première Épitre aux Corinthiens, Épitre aux Philippiens. De 55 à 56 il effectue un rapide aller-retour à Corinthe pour un deuxième séjour et ce pour régler une contestation. A son retour une lettre écrite dans les larmes.

Ces voyages missionnaires sont très éprouvants. « Souvent j’ai été près de la mort. Cinq fois j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ; trois fois j’ai été battu de verges par les Romains; une fois lapidé; trois fois j’ai fait naufrage. Il m’est arrivé de passer un jour et une nuit dans la mer! Voyages sans nombre, dangers des rivières, dangers des brigands, dangers de mes compatriotes, dangers des païens, dangers de la ville, dangers du désert, dangers de la mer, dangers des faux frères ! Labeur et fatigue, veilles fréquentes, faim et soif, jeûnes répétés, froid et nudité ! » (2 Corinthiens 11,25-27).

À la Pentecôte 58 Paul séjourne à Jérusalem d’où il sera arrêté à nouveau. De 58 à 60 il est détenu à Césarée. D’automne 60 au Printemps 61 il est transféré à Rome. Pour s’y rendre il passe par Crète, Malte, (là où le bateau a échoué), détroit de Messine, Puteoli, Forum d’Appius, Trois Tavernes, Rome. Détenu à Rome durant 2 autres années… de là aurait-il écrit les Épitres aux Éphésiens et au Colossiens ?

Entre 64 et 68 Paul sera exécuté. Mais plusieurs recherches pointent pour le 29 juin 64, lendemain de l’incendie de Rome. Exécuté selon le droit que lui reconnaissait sa citoyenneté romaine c’est à dire par le glaive. Paul meurt la tête tranchée, tandis que Saint Pierre, non loin de là en lieu et date, meurt crucifié mais la tête en bas à sa demande.

Clément de Rome écrira ce qui suit de Saint Paul : « C’est par suite de la jalousie et de la discorde que Paul a montré quel est le prix de la patience : chargé 7 fois de chaînes, exilé, lapidé, il devient héraut du Seigneur au levant et au couchant, et reçu pour prix de sa foi une gloire éclatante. Après avoir enseigné la justice au monde entier, jusqu’aux bornes du couchant, il a rendu témoignage devant les autorités, c’est-à-dire, supplicié devant eux, et c’est ainsi qu’il a quitté le monde pour gagner le lieu saint et devint pour nous un illustre modèle de patience ! »

Quel homme que Saint Paul, nous lui devons beaucoup et dans la gloire du Ressuscité, de là où il continue encore à nous exhorter à fortifier notre course et notre combat personnel et spirituel pour conserver et communiquer le flambeau de la foi en Jésus-Christ, Messie, Fils du Dieu vivant.

Saint Paul écrit : « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi » (2 Tm 4,7).

Lecture suggérée pour connaitre davantage saint Paul et aller plus loin :

L’AVORTON DE DIEU, une vie de Saint Paul
Auteur : Alain Decaux
EAN : 9782220052038
331 pages
Éditeur : DESCLÉE DE BROUWER

Résumé d’Alain Decaux

L’homme est immense (en parlant de Paul), fou du Christ. Bouleversant par sa foi-brasier. D’abord persécuteur impitoyable des chrétiens (ses méthodes préfigurent celles des polices politiques du XXème siècle), il reconnaît le Fils de Dieu quand, sur le chemin de Damas, Jésus s’adresse à lui : « Et en tout dernier lieu, il [Jésus ressuscité] est même apparu à l’avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu » (1 Co 15,8-9).

Mystique et stratège. Caractériel. Souffrant mille morts quand ses certitudes sont mises en doute mais refusant d’en abdiquer aucune. Premier à comprendre que le christianisme n’avait d’avenir que s’il s’adressait aux païens. Épistolier grandiose. Convertisseur génial. Architecte du christianisme (certains veulent qu’il en ait été le fondateur), il impose sa vision d’un Christ qu’il n’a pas connu et forge, bien avant que soient écrits les Évangiles, les lois qui régiront l’Église.

J’ai hésité pendant vingt ans, tant le sujet me paraissait redoutable, à lui consacrer un livre. J’ai cherché Paul sur les routes qu’il a suivies, de Tarse à Jérusalem, d’Antioche à Chypre, d’Anatolie en Grèce et jusqu’à Rome où il a trouvé la mort. Je l’ai vu emprisonné, torturé, lapidé, décapité sur l’ordre de Néron. Parfois il m’a déconcerté, voire exaspéré. Jamais je n’ai douté qu’il fût unique.